Les négriers d’aujourd’hui
L’abolition de l’esclavage est un leurre diplomatique qui donne bonne conscience à ceux qui n’ont pas envie d’ouvrir les yeux, mais qui gardent ouverts leurs comptes en banque.
Il y a quelques mois, l’exaltation démesurée autour du Mondial a occulté certaines réalités : les millions de maillots aux couleurs de la France, notamment, sans parler des ballons et des chaussures de sport qui font la fierté des adolescents, sortent, pour la plupart, d’ateliers en Extrême Orient où s’échinent des gosses exploités. On le sait, mais on gobe les arguments fallacieux du style : « Au moins, ils ne traînent pas dans les rues ! Ils touchent un peu d’argent et c’est déjà beaucoup dans leurs conditions. »
Durant le même Mondial, les tentatives pour éviter la prostitution organisée avec la « livraison en trains entiers » de femmes venues de l’Est n’ont pas porté de fruits réels. Qui, dans l’euphorie des victoires et les déceptions des défaites, s’est arrêté sur le sort des prostituées achalandées pour l’occasion ?
LA FRANCE CONDAMNÉE
L’esclavage moderne est quotidien et il est également partout. Oui, mais pas chez nous, se dédouanent certains ! Vraiment ? La France a un triste passé de négrier, mais ce n’est pas seulement de l’histoire ancienne dont on préfère ne pas trop parler dans les ports de Bretagne ou d’Aquitaine. Il y a juste un an, la même France a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’homme pour… esclavage domestique. Elle pouvait faire appel, et ne l’a pas fait ! Probant !
De quoi parlons-nous ? Mais des palaces parisiens ou de la Côte d’Azur où des milliardaires, venus du Moyen-Orient, abusent des domestiques vulnérables ; des résidences d’ambassades où des enfants mineurs forment une population de larbins rançonnés ; des réseaux mondains où de jeunes hommes et femmes sont offerts aux plaisirs éhontés d’intouchables friqués ; des trafics d’enfants après le tsunami ; des ventes d’organes extraits de gens si pauvres qu’ils se dépècent vivants…
La triste liste est d’une horreur indécente, d’autant plus indécente qu’elle n’est pas secrète. Si le mal existe, s’en accommoder devient un crime plus grand encore.
Que faire ? Pétitions ? Boycotts de certains produits ? Pressions sur nos élus ? Autant de coups d’épée dans l’eau diront certains. Peut-être ! Cependant, nous ne serons pas seulement jugés sur ce que nous faisons, mais aussi sur ce que nous n’avons pas fait !
QUE FAIRE ?
Il existe des organismes qui sont entrés en guerre contre tous les esclavages modernes. Ces organismes cherchent des personnes capables de les aider, d’enquêter, de monter des dossiers, de venir au secours des victimes… Pourquoi ne pas, au nom de l’amour du prochain et, tout simplement de l’Évangile, offrir de son temps et de ses moyens pour combattre cette injustice et cette ignominie ? Certaines affaires ont été dénoncées dans des villes comme Bordeaux ou Nice, Paris ou Cannes. Dans ces villes, il y a certainement des chrétiens qui pourraient se manifester.
Il faut parfois juste ouvrir les yeux. Peut-être ne sommes-nous pas confrontés directement au problème, mais il y a, près de chez nous, ces réalités de l’esclavage domestique, d’ateliers clandestins, de chantiers-négriers. Est-ce supportable de penser que le jouet avec lequel votre enfant s’amuse a été fabriqué par un gamin privé d’enfance et maltraité ?
Souvenez-vous, ce sont les chrétiens de France, avec l’aide de l’Armée du Salut, qui sont parvenus à faire plier le gouvernement français en faisant fermer les bagnes de Cayenne et d’ailleurs. Ce sont encore les chrétiens que l’on est en droit d’attendre dans ces combats contre les formes contemporaines de l’exploitation humaine. Il en va aussi de notre crédibilité dans notre volonté de faire avancer les préceptes bibliques.
UNE ADRESSE
Comité contre l’esclavage moderne, 31 rue des Lilas – 75019 Paris,