L’édito : Don de soi

Le temps de la Toussaint donne l’occasion d’aborder la question de la mort… et du don d’organes (p. 4-5). La pénurie dans ce domaine est chronique. Les réticences pour donner un ou des organes lors de son décès sont fortes, en France surtout… Le don d’organes nous touche de près, c’est le moins que l’on puisse dire… Comme il y a de mauvaises raisons de croire (p. 8), il peut y avoir de mauvaises raisons de donner (ou pas) un organe de son corps : mépris de soi et de son corps ou survalorisation de soi et de son corps. A la fin du film « Jésus de Montréal » du réalisateur québécois Denys Arcand (1989), on assiste à une résurrection symbolique par le don d’organes. Le personnage principal du film, qui est un acteur dans le rôle d’un Jésus transposé à Montréal au 20e siècle, meurt, et fait don de ses organes vitaux. Et si cela nous mettait sur une piste à explorer ?

AMOUR DU PROCHAIN

Nous croyons que le Fils de Dieu s’est vidé de lui-même (Ph 2.7) et qu’il est mort pour nous et pour le salut de quiconque croit. Ce don de soi du Christ est notre salut et le fondement de la vie de disciples : nous sommes appelés à suivre Jésus dans le don de nous-mêmes. Et si cela concernait aussi notre corps et ses organes ? Et si le don d’organes, quand il est possible, était une expression de l’amour du prochain, de la générosité ? Serait-ce une manière actualisée de manifester que notre corps ne nousappartient pas en propre, mais au Seigneur (1 Co 6.19) ?

TÉMOIGNAGE

Dans un livre récent (« Catéchèse, baptême et mission – Leçons d’hier pour l’Eglise aujourd’hui », Excelsis, collection Perspectives anabaptistes, 2013), Alan Kreider raconte comment un pasteur nord-américain a donné l’un de ses reins, de son vivant, à une personne membre de son Eglise. La nouvelle s’est répandue à travers la ville et dans les médias, avec une question posée au pasteur : « Pourquoi avez-vous fait cela ? »

LE DON D’ORGANES : PARLONS-EN !

Même si, dans notre pays, le don d’organes est anonyme, nous pouvons donner de la vie jusque dans notre mort, écho de l’impact de la mort du Christ… Proposition : parlons-en, entre amis, en couple, en famille, en Eglise, puis, agissons ! Au nom du Christ.