Fais-moi signe !

 Dans Christ Seul

Avez-vous déjà essayé de communiquer avec des personnes qui n’ont aucune langue commune avec vous ? Quand on vit à l’étranger comme nous, c’est inévitable ! Il y a quelques jours, lors d’une fête à la maison, dix nationalités étaient représentées. C’était beau à voir. Mais c’était aussi frustrant : je n’arrivais pas à bavarder avec une Coréenne qui ne s’exprime que dans sa langue maternelle. Cette situation m’a fait penser aux 70 000 personnes qui sont sourdes, muettes ou malentendantes au Laos, et qui doivent gérer une tout autre frustration!

ÊTRE SOURD AU LAOS

Voici quelques détails pour vous donner une idée des défis auxquels fait face cette communauté : il n’existe que trois écoles à travers tout le Laos pour instruire les enfants sourds et muets, d’une capacité totale limitée à 200 enfants ; ils n’ont pas accès aux formations professionnelles ; la langue des signes lao est récente (2003), encore en phase de construction. Même leurs bases ne semblent pas très stables (toutes les semaines, je mets à jour au moins un signe qui a été changé). Beaucoup de ces personnes sourdes dans les provinces n’apprendront jamais la langue des signes et vivront isolées dans leur propre famille tout en en étant dépendantes. Un monde les entoure et elles sont incapables de le décrire. Or qui aurait pu deviner, avant qu’on ne le leur enseigne, que les couleurs ont un nom ? Que les aliments que nous mangeons ont un goût qui se décrit ? Que ces personnes qui nous entourent ont une vie qui se raconte ?

GOOD HANDS

Lydia traduit l’échange entre les élèves et Namphone, enseignante du groupe Good Hands. Crédit photo Sarah Müller

Envoyée du SFE au Laos depuis 2014, j’ai rejoint depuis quelque temps le groupe Good Hands. Le premier axe de notre projet est de développer une formation professionnelle en lien avec le café JoMa pour que des jeunes sourds et muets puissent avoir un métier qui leur permette de subvenir dignement à leurs besoins et à ceux de leur famille. Fonder une famille devient enfin une possibilité pour eux ! Le deuxième axe, dont je suis responsable, est de développer un programme d’apprentissage de la langue des signes lao. Nous avons l’opportunité de le tester dans une grande école internationale de Vientiane en l’enseignant à des élèves bien entendants. J’aimerais un jour pouvoir étendre ce projet aux provinces éloignées pour que les enfants sourds et muets des villages puissent enfin communiquer avec leurs parents.

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