Mon ministère dans les quartiers défavorisés de New York

Isaline Amstutz est missionnaire à New York depuis quatre ans. Un témoignage sur le partage de l’amour de Dieu auprès des enfants de milieux défavorisés.

À PROPOS DE MOI

Hello ! Je m’appelle Isaline Amstutz, j’ai 23 ans et voici quatre ans que je suis missionnaire dans la ville de New York. J’ai grandi en allant à l’Église Évangélique Mennonite de Bassecourt, en Suisse. À l’âge de 19 ans, je suis partie pour un stage de quatre mois dans l’association Metro World Child basée à New York. Après quelques semaines, j’ai vraiment senti Dieu travailler dans mon cœur, comme s’il me donnait une mission pour les enfants et les familles qu’on atteignait. Il m’a mis à cœur de rester dans cette ville, et plus de quatre ans plus tard, je suis toujours là, et je sais que Dieu m’appelle encore aujourd’hui à New York. Il m’invite à partager son amour avec les familles des quartiers défavorisés de cette ville.

CE QUE JE FAIS ET POURQUOI

Mon ministère consiste à tenir l’école du dimanche dans la rue. Et ce n’est pas seulement le dimanche ! Je fais ça du mardi au samedi. Avec mon équipe, nous avions le privilège (avant ce fameux coronavirus) de voir 1000 personnes par semaine ! Nous avons une camionnette qui s’ouvre afin d’avoir une scène, c’est en quelque sorte une école du dimanche mobile. Cela fait plusieurs années que je me rends chaque semaine dans les mêmes quartiers à Harlem. Pourquoi je fais ça ? Pour moi, s’investir pour les enfants et les ados et leur inculquer de bonnes valeurs est l’une des tâches les plus importantes qui soient. Pour la plupart des enfants, c’est leur moment préféré de la semaine et leur seule occasion d’entendre parler de Jésus.

POURQUOI NEW YORK ?

Grandir dans une ville telle que New York est difficile. La plupart des quartiers où nous sommes présents sont des HLM, des habitations mises à disposition des personnes qui touchent l’aide sociale. Grandir dans un de ces quartiers signifie avoir quatre fois plus de chances de se faire assassiner, et cinq fois plus de chances de se retrouver un jour dans une fusillade qu’en grandissant dans un autre quartier de New York. Les gangs sont très présents, les drogues également, et la pauvreté est réelle. Dernièrement, le coronavirus n’a fait que dégrader les conditions de vie des habitants. Dans un immeuble, il y a plus de 1000 résidents pour deux ascenseurs. Ces quartiers ont été très fortement touchés par la pandémie.

QUELQUES TÉMOIGNAGES

Romeo, Trayvon et Davion

Je connais ces trois garçons depuis maintenant plusieurs années. Ils vivent avec leur papa dans un des quartiers où je me rends régulièrement. Je les ai inscrits au camp d’été en 2019. Deux semaines avant qu’ils viennent au camp, ils ont appris que leur maman (qui vivait avec un autre homme dans le Bronx) avait tué leur petit frère de quatre mois. Romeo, Trayvon et Davion étaient âgés de 8, 10 et 12 ans quand ils ont appris la nouvelle. Leur papa était tellement reconnaissant qu’ils aient eu la possibilité de partir pour quelques jours cet été-là afin de pouvoir changer d’air. Durant le camp d’été, ils ont pu entendre parler de Jésus, manger trois repas par jour et juste s’amuser et rigoler !

Steven et sa famille

Cette famille est venue pour la première fois à notre programme en décembre 2018. Ce jour-là, on racontait l’histoire de la nativité. Rapidement, je me suis rendu compte que les enfants n’avaient jamais entendu parler de Jésus. Ils me posaient des questions telles que « Qui est Jésus ? », « Où peut-on trouver la Bible ? », « Comment sais- tu qu’il m’aime ? ». J’ai eu le privilège de pouvoir répondre à ces questions et de prier avec eux. À la fin du programme, Steven, âgé de 8 ans, est venu me voir et m’a dit : « Isaline, merci de m’avoir parlé de Jésus ! »

Kimberly

Kimberly a couru vers moi à la fin du programme un mercredi après-midi. Elle m’a dit : « Isaline ! Tu te souviens quand tu nous racontais la semaine dernière que Jésus peut faire des miracles ? Eh bien, je me faisais souvent harceler à l’école par mes camarades et j’ai prié, et maintenant ça va beaucoup mieux ! Jésus peut vraiment faire des miracles ! »

Et avec le Covid ?

Depuis le début de la pandémie, avec Metro World Child, nous avons eu l’occasion de distribuer de la nourriture dans plusieurs quartiers de New York City. Nous avons servi, durant l’année 2020, plus de 504 000 personnes, donné 866 000 menus et distribué plus d’un million de kilos d’alimentation. Voilà en quelques mots ce à quoi ressemble mon quotidien ! Certains jours sont plus difficiles que d’autres, mais je suis reconnaissante pour Jésus qui est avec moi chaque jour dans mon ministère comme dans les autres aspects de ma vie.