Le miracle du renouveau

 Dans Christ Seul

Je crois en Dieu qui renouvelle ! Tout ce qui vit se renouvelle, sinon cela meurt. C’est vrai en biologie, mais aussi dans nos vies individuelles et communautaires au fil du temps. Mon professeur de microbiologie ajoutait à l’époque : tant que l’énergie — la nourriture — ne manque pas !

Qu’est-ce que la vie ? Bien malin qui peut répondre à cette question. Concernant la vie spirituelle, ce n’est pas à confondre avec l’enthousiasme, ni avec la ferveur, ni avec la doctrine. Car la vie est d’abord un don de Dieu. Personne ne se l’est donnée et personne ne peut la garantir.

UN CADEAU

Le re-nouveau est composé de « re », pour désigner la réitération, et de « nouveau ». Le philosophe centenaire Edgar Morin affirmait en 2018 : « Rien n’est acquis définitivement. Il faut, pour maintenir un acquis, sans cesse le régénérer. Ce qui ne se régénère pas dégénère. » Pourtant, la vie ne se régénère pas par nos propres forces, même pas en devenant plus spirituel ! Elle se régénère en recevant à nouveau le don gratuit d’une communion avec le Christ vivant et la participation à son règne. L’agent régénérant est l’Esprit de Dieu lui-même (cf. Ez 37 et la vallée d’ossements qui peuvent ainsi revivre). Paul le spécifie : nous avons été sauvés, « par le bain de la nouvelle naissance et de la rénovation que produit l’Esprit saint » (Tt 3.5). Le renouveau est donc un cadeau et une injonction perpétuelle : « Soyez constamment remplis de l’Esprit » (Ep 5.18).

Crédit photo : Mathias Reding

LE RISQUE DE LA BAISSE DU TONUS

Partout où les communautés chrétiennes se sont implantées au fil du temps, elles ont eu tendance à devenir des organisations, à se retrouver dans une routine. Si les premières générations communiaient au Christ vivant, les secondes ont eu tendance à les imiter, avec une baisse du zèle évangélisateur, une voix critique de la société environnante devenant indifférence envers la société et accommodation, et déjà se manifestait une baisse du tonus spirituel. C’est pourquoi la doctrine du renouvellement par l’Esprit est si importante, et nous pouvons être admiratifs de l’œuvre de l’Esprit : tout ne dégénère pas automatiquement.

Il est clair qu’avec les changements de modes d’expression, quelques tensions se manifestent tout naturellement entre les générations. Il faut garder les yeux sur l’essentiel et se dire que tout ce qui promeut la foi et l’obéissance au Christ vivant et à son règne est à considérer comme un sain renouveau. D’autres formes de prétendus renouveaux se discernent avec le temps par un manque des fruits caractéristiques du Christ et de son Esprit et le manque de respect de la vie communautaire, car elles n’édifient plus pour le règne du Christ, au contraire, elles isolent et condamnent au lieu d’aimer.

LAZARE, MORT DEPUIS QUATRE JOURS

Il n’y a pourtant pas de situation trop critique, individuelle ou d’Église, pour vivre ce renouvellement. Jésus dit à Marthe, la sœur de Lazare décédé depuis quatre jours : « Ton frère ressuscitera ! » Entre le monde de la résurrection future et le monde présent, il y a cette tension de la foi qui fait dire à Marthe : « Oui, au dernier jour » (Jn 11.23-24). On peut toujours réciter sincèrement le catéchisme… La confiance en Jésus fait pourtant dire avec Marthe : « Maintenant même ! » (Jn 11.22). « Moi je suis la résurrection et la vie », dit Jésus. Il est bon de se rappeler ce « maintenant même ! », car très vite vient la deuxième parade, lorsque Jésus ordonne d’ôter la pierre devant le tombeau et que Marthe pro- teste : « Seigneur, il doit déjà sentir… Il y a en effet quatre jours qu’il est mort » (v. 39). Mais afin que la foule croie que Jésus a été envoyé du Père (v. 42-44), « Jésus cria d’une voix forte : « Lazare, sors ! » Et le mort sortit » du tombeau.

CES SITUATIONS QUI « SENTENT »

Parfois il est vrai qu’on n’ose pas soulever le couvercle de certaines situations privées ou communautaires, car elles aussi « sentent » la mort, peut-être depuis longtemps. Certains choisissent alors une nouvelle marmite (une autre Église ?), mais la situation généralement ne dure guère avant que « cela ne sente » à nouveau. Le Christ souverain renouvelle aussi les anciennes marmites. Toutefois, plus vite on reconnaît la situation, pour choisir le règne de Dieu, plus rapidement s’opèrent les renouveaux. Par la grâce divine, même après des divisions, l’Esprit opérant peut réconcilier les générations suivantes et paradoxalement multiplier à nouveau les lieux fraternels.

L’ÉGLISE ENTRE FOSSILISATION ET RENOUVEAU

500 ans d’histoire anabaptiste-mennonite, c’est l’histoire d’un renouvellement de très nombreuses générations et il n’a pas suffi d’être né dans une famille chrétienne pour avoir la vie. Plus de 2000 ans après la Pentecôte, c’est l’histoire de l’Esprit à l’œuvre, également celle de témoins non violents et fraternels attachés au Christ vivant, de femmes et d’hommes admirables témoins, pour lesquels même la mort a été vaincue par le Christ. Mais 500 ans, c’est aussi l’histoire de bien des trahisons, lâchetés, scléroses, fossilisations, duretés et contre-témoignages… Si le Dieu d’amour, par l’Esprit, n’avait pas accordé les renouveaux, cela aurait dégénéré rapidement… Je crois — et j’en suis témoin — en Christ qui renouvelle son Église.

 

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