Les feuillets du Ouaddaï – Récits d’un séjour au Tchad

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9782296565937jBéatrice Bénavail a récemment publié un livre rassemblant ses écrits lors d’un séjour de cinq années au Tchad. Avec son mari Joseph, ils étaient envoyés à Abéché par le Comité de Mission Mennonite Français et la Mission Protestante Franco-Suisse au Tchad.
Ces feuillets décrivent les conditions de vie des habitants de la région du Ouaddaï, mais parlent aussi de rencontres, de partages, d’étonnements et de situations incongrues. Ils font toucher du doigt les mille et un défis auxquels est confronté le voyageur dans cette région du monde.
Béatrice Bénavail, « Les feuillets du Ouaddaï – Récits d’un séjour au Tchad », Editions L’Harmattan,  Paris, 2011, 112 pages, 11,50 €.
Extrait

« Allez, c’est l’heure ! » Nous nous levons en empoignant nos sacs. Nous venons de manger dans un petit restaurant tchadien situé sur le mawgaf (la gare routière) de Mongo. Nous avons effectué un séjour d’une semaine dans cette ville et aujourd’hui nous regagnons Abéché.

Nous avançons un peu et nous repérons notre véhicule, un vieux camion de marque Mercedes. Il est garé à droite de deux autres petits porteurs. C’est la cohue autour des véhicules : les gens escaladent les ridelles et s’installent à l’extérieur sur les sacs de patates douces chargés dans la remorque. Ils se lancent des bagages les uns aux autres, ils fixent leurs affaires pour qu’elles ne tombent pas, aident les enfants à monter, et essayent de s’installer le plus confortablement possible pour ce voyage. Etant des novices dans ce genre d’expédition, nous avons jugé plus opportun de réserver la cabine pour un prix certes plus cher que ce qu’ont payé ces gens, mais où nous pourrons voyager à l’abri du soleil.
C’est un voyage d’environ 400 kms qui nous attend. L’homme qui s’était chargé de nous trouver cette place nous avait affirmé que l’on se mettrait en route vers 13h, après la prière. Ce n’est que deux heures plus tard que nous montons finalement dans le camion. Ce n’est pas le chauffeur, mais un apprenti aux vêtements saturés de graisse qui le démarre. Même s’ils semblent très chaotiques, les voyages en camion au Tchad sont extrêmement organisés : on ne voyage pas seulement avec un chauffeur, mais aussi avec toute une équipe de personnes que l’on apprend à distinguer au fur et à mesure du parcours. Le chauffeur est le responsable et le plus respecté. Il a sous ses ordres des apprentis qui ont tous leurs rôles spécifiques : le plus âgé s’occupe de faire payer les voyageurs qui montent en route, et de les informer de l’heure du départ après une pause – les deux grands doivent charger et décharger les marchandises – et le petit jeune se glisse sous le véhicule quand il y a une réparation à faire, ou enlève au départ la cale placée devant les roues avant de grimper à toute vitesse dans la remorque. A part nous, le chauffeur est le seul dans la cabine. Tous ses apprentis voyagent à l’extérieur au milieu des 20 à 30 voyageurs installés sur la remorque. Le chauffeur s’assoit enfin sur son siège, passe la première vitesse et nous partons.  
(Chap 2, p.13 – 14)

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